Pollution plus importante que prévu, avis divergents des élus de l’agglo… Le projet XXL d’Épernay a fait les titres de presse le mois dernier avec plusieurs revirements plus ou moins inattendus.
Pas de quoi toutefois pester pour Joachim Verdier, l’adjoint en charge de l’urbanisme de la ville, estimant qu’avoir des voix discordantes en conseil est « traditionnel » lorsqu’un sujet d’une importance pareille occupe la table : « Des élus de communes éloignées d'Épernay ne se sont pas sentis en capacité de juger le projet, ce qui explique les absentions. D’autres se sont inquiétés d’un afflux de logements supplémentaires pouvant modifier le marché immobilier. On a été très clair là-dessus : c’est une projection sur 15 - 20 ans comprenant 400 - 450 logements. Aujourd’hui, la ville en produit 40 par an. Si on fait le calcul, on reste dans le même flux [de constructions]. » Quant à la pollution additionnelle détectée, « il n’y a pas eu de surprise dans le sens où on savait que le site était pollué, les études sont venues préciser la nature des polluants, on est dans des processus classiques », enchérit la responsable du développement urbain sparnacien Géraldine Perrodin. Même si cette découverte a fait grimper de 3,5 M€ la facture des opérations afin de financer la dépollution des lieux.

La parole aux habitants


Pendant que l’écoquartier est dans toutes les bouches, les pelleteuses œuvrent. L’ancienne friche de la SNCF de 18 hectares sur laquelle le site émergera se désenclave peu à peu. Il semble plein de promesses, comme l’est Géraldine Perrodin, assurant que « les choses vont s’accélérer ». Les premiers coups de pelle du chantier de la passerelle vont par exemple toucher terre dans les prochaines semaines, la livraison de la structure étant planifiée pour juillet 2025. La responsable des travaux garantit que « ce sera quelque chose d’assez spectaculaire, que ce sera un magnifique belvédère ».
En parallèle de cet imminent top départ, le dossier de la zone d'aménagement concerté (ZAC) des Berges de Marne est actuellement libre de consultation en hôtel de ville, et ce jusqu’au 17 mai. Comme les citoyens sont libres de faire part de leurs observations à son propos. A fortiori que cette démarche de consultation publique est obligatoire, elle offre un espace de discussion aux riverains. La synthèse des remarques et propositions du public sera réalisée par la suite, avant la présentation du dossier de création de ZAC au conseil municipal de juin. « Rien n’est figé. Le quartier n’est pas encore identifié. Aujourd’hui, on est dans des orientations, on veut construire le produit en lui-même », conclut Joachim Verdier, invitant les administrés à se prononcer.